Phénomènes paranormaux – les fantômes

Toulouse, le février 2020

J’avais loué un petit gîte dans une vallée des Pyrénées à côté d’une vieille ferme transformée en habitation. Dans la cuisine américaine sur le canapé devant un poêle était assis un fantôme, un vieil homme dégageant une énergie méchante et très désagréable. Je ne m’attendais pas à cela puisque je n’étais pas venue pour une intervention de géobiologie.

Je suis allée voir la propriétaire pour me renseigner si elle était consciente de cette présence. Je savais que son mari et elle étaient branchés à l’existence de toutes sortes de phénomènes dans ce monde. Je ne fus donc pas surprise qu’elle soit bien au courant. Le vieil homme était l’ancien propriétaire, alcoolique ; ce vice l’avait tué. Alors que je discutais avec la nouvelle propriétaire, un autre fantôme apparut dans son salon, un homme, plus jeune que le premier avec une énergie beaucoup plus douce. La propriétaire me confirma le phénomène ; il s’agissait du frère du premier, qui avait également succombé à l’alcool. A mon avis, c’était un peu trop de partager sa vie avec ces deux personnages. Les maisons sont pour les vivants et non pas pour les morts.

J’ai donc proposé de m’en occuper mais elle déclina tout en me remerciant. Elle voulait faire appel à l’herboriste du village. Très bien, il faut toujours respecter le souhait de l’hôte. A moi de faire avec et de gérer la situation dans mon gîte avec une présence indésirable. Comment ai-je fait ? Patientez.

Une présence ou un fantôme, qu’est-ce alors vraiment ? On entend dire souvent qu’il s’agit d’une « âme perdue » ou d’une « âme piégée» dans la matière. Personnellement, je préfère une autre vision puisque l’image d’une âme piégée me suggère que l’âme, qui avait habité cette personne, n’a pas rejoint la lumière.

Et si c’était juste une partie de sa conscience qui restait dans la matière ? Ou si c’était une projection de son double, une sorte de hologramme ? Ou si c’était des mémoires qui se sont imprégnées dans le lieu ? Chaque pensée crée une émotion qui crée un champ vibratoire et qui peut donc laisser des traces dans la terre ou dans l’habitation.

Personne ne sait vraiment quelle est la nature d’un fantôme. Il n’y a pas de vrai ni de faux dans les propositions ci-dessus puisque tout est une question de croyance qui dépend de notre conditionnement et de nos préférences. Quelque soit le modèle de référence que l’on choisit, ils ont tous certains facteurs en commun :

1) On peut voir, entendre ou sentir leur présence à la condition que l’on soit sur la même fréquence infiniment fine, au-delà de ce que les appareils de mesure scientifiques peuvent capter.

2) On peut aussi s’en apercevoir au travers d’une autre personne (un proche ou un client, par exemple) qui est sur la même fréquence du fantôme puisque nous sommes tous connectés. La séparation est une illusion utile dont on se sert pour fonctionner dans ce monde grossier.

3) Tous les phénomènes paranormaux ou particuliers sont reliés à notre propre conscience. Ceci s’exprime en fonction du regard de chacun : « le monde est en moi », ou « le monde est à l’extérieur de moi. » La différence se révèle déjà dans le langage.

Un intervenant qui regarde un phénomène comme une réalité objective aura une approche d’efficacité. Il se servira de verbes comme décharger, effacer, enlever. Ceux-là sont des verbes qui séparent. Des verbes qui intègrent sont, par exemple, harmoniser, transformer, alchimiser.

On ne peut que voir, sentir et entendre se qui est en soi. Le véritable siège de l’expérience est en soi !

Quelqu’un qui voit le monde en soi ne peut pas être touché ou blessé par un fantôme puisqu’il sait qu’il représente un aspect de lui-même. Il va chercher à l’harmoniser en soi, sauf si son égo rentre dans l’enjeu. Attention, dès que l’ego rentre dans l’équation, on a quitté « le monde en soi » et on est revenu dans « le monde à l’extérieur de soi », potentiellement dangereux et malveillant. Si alors ma réponse à ce monde extérieur à moi est la peur, la colère ou l’agression, je perds mon pouvoir vis-à-vis de ce phénomène ! Je rentre dans une bataille dont je risque de sortir perdant. La magie noire fonctionne comme ça, par exemple ; elle cherche à déstabiliser sa cible. D’où l’intérêt de gérer ses émotions et d’augmenter son propre taux vibratoire en fréquence la plus haute possible.

Un fantôme qui ne fait pas partie de l’univers d’un client, n’existe pas pour lui. C’est pourquoi un intervenant ne doit jamais réveiller un phénomène dont son client ne se rend pas compte, sauf si ce dernier lui parle d’un mal être non-défini, ce qui justifierait la recherche et l’action.

Pour revenir au fantôme de mon gîte, je lui avais mis une assiette de fruits sur le canapé, nourriture pour « l’esprit affamé. » Je demandais, gentiment et fermement, de rester confiné à son canapé pendant que j’occupais le gîte.

Des années ont passé et j’ai appris que la propriétaire n’avait jamais demandé à l’herboriste de s’occuper des fantômes. Au contraire, les époux sont restés en cohabitation avec eux. Bien en résonance avec les fantômes, les deux sont devenus alcooliques et ils se disputaient du matin au soir. Ils avaient peut-être déjà une prédisposition pour l’alcool, mais la cohabitation avec les fantômes l’a certainement renforcée.

Morale de l’histoire : chacun suit un chemin qui est en accord avec son âme. Seule la personne concernée connaît la raison – consciemment ou inconsciemment. Il ne faut donc pas insister pour intervenir si le propriétaire ne le souhaite pas – même pas en secret, ce que j’aurais pu faire.

Christina Vior

Le parcours de Christina Vior est riche de 30 années d’études intensives et de pratiques de Huna de Hawaï, de chamanisme, de taoïsme avec le Feng Shui, et de géobiologie. Elles a passé 30 ans en tant que cadre dans le monde des entreprises internationales (UPS, BASF, Airbus). Elle donne des conférences et anime des ateliers sur la thématique de l’humanité spirituelle.