Nous avons besoin du pardon et nous avons le potentiel de tout pardonner. C’est une capacité innée de l’être humain. Les évènements autour de Charlie Hebdo et le titre de sa première édition suite à l’attentat ont déclenché mon désir de prendre recul de la vue publique et de regarder tout cela d’un point de vue plus élevé.
Commençons par le titre « Tout est pardonné »
A mon avis, le dessinateur était bien inspiré, il était en contact avec la Source Divine quand il a eu cette idée. Je vous explique pourquoi je pense ainsi:
Quel que soit le représentant de Dieu des différentes religions – Mohammed, Jésus, Bouddha ou autre – la Source Universelle les unit tous. Ce sont les religions faites par l’homme et leurs interprétations de Dieu qui les séparent.
Pour que le bon puisse exister, il faut du mauvais. Cela est un principe universel. C’est dans le contraste que nous nous reconnaissons et nous nous définissons. Sans ce contraste nous ne saurions pas ce qui est bon ou mauvais. Dans l’univers, ces deux forces sont présentes – fait établi. C’est nous qui jugeons. La Source ne juge pas. De ce point de vue, tout est pardonné même avant que l’homme agisse. Quel que soit le Dieu, il pardonne, car le mauvais fait partie de « sa » création et parce que son amour est sans condition.
Pour la même raison, Mohammed n’aurait pas pleuré. Seuls les êtres humains pleurent sur leurs souffrances volontaires (consciemment ou inconsciemment). Mohammed aurait eu de la compassion pour ces individus qui ont infligé au tant de douleur à autant de personnes. Ces individus qui ont choisi le rôle de terroristes, qui ont été piégés dans leurs idées et qui ne savaient pas comment faire différemment, sinon ils l’auraient fait – chacun est à chaque instant un reflet de ce qu’il pense.
Ce qui m’emmène au dernier point de ce dessin, « Je suis Charlie ». Les terroristes ont choisi leur chemin, leurs actions, leur destin. « Je suis Charlie » est devenu synonyme pour la liberté d’expression de ce que l’on pense. Les pensées étant à la base de nos actions sont donc le précurseur de ce que nous devenons.
Mohammed n’exprime pas sa solidarité avec Charlie Hebdo, par contre, il est d’accord avec la liberté d’expression, la liberté de choix en général. C’est l’homme qui décide quel chemin il veut suivre, ce n’est pas Dieu qui décide pour lui.
Je quitte le point de vue plus élevé et descends de mon échelle. Avec mes pieds sur terre ce manque de l’humanité spirituelle me choque.
Ces fanatiques qui tuent au nom de Dieu manquent d’humanité, certes, et c’est eux qui doivent prendre responsabilité pour ses actes. A mon avis, l’homme en général manque de spiritualité, de vraie connexion avec la Source Divine sinon il prendrait soin de lui avant tout pour pouvoir mieux vivre dans son cœur et ensuite partager plus d’amour avec les autres.
Toulouse, 01/2015
illustration © Viviane José Restieau